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Dans "La Nature dans la musique", Camille Bellaigue explore la relation à la fois changeante et complexe entre la nature et la musique, en soulignant comment cette dernière a su capter et exprimer les éléments naturels à travers les siècles. Bellaigue commence par réfuter l'idée de Victor de Laprade selon laquelle la musique, en tant qu'expression du sentiment de la nature, pourrait mener à la dissolution de l'homme moral. Il soutient que la nature, loin d'être une menace, est une alliée et une source de transformation pour l'art. L'auteur examine ensuite comment différents compositeurs ont intégré la nature dans leurs oeuvres. Haydn, par exemple, avec "La Création" et "Les Saisons", a su traduire la joie et la simplicité de la nature, bien que ses descriptions soient parfois jugées naïves. Beethoven, avec sa "Symphonie pastorale", a introduit une dimension plus subjective, où l'impression de la nature sur l'esprit humain est centrale. Bellaigue poursuit avec Weber et Rossini, qui ont chacun, à leur manière, intégré la nature dans leurs oeuvres, respectivement dans "Le Freischütz" et "Guillaume Tell", en y associant des éléments dramatiques et émotionnels. Enfin, il aborde Mendelssohn, dont les oeuvres "Le Songe d'une nuit d'été" et "La Grotte de Fingal" sont des exemples de musique descriptive pure, sans l'élément humain introspectif. Bellaigue conclut que la musique, en tant qu'art, a toujours su trouver un équilibre entre la représentation de la nature et l'expression des sentiments humains.

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