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À la veille des trois grands conflits européens de 1870, 1914 et 1940, l'armée française jouit d'une réputation d'excellence peu contestée. Le contexte géopolitique, le jeu des alliances, les motivations et les intentions de l'adversaire allemand sont certes bien différents d'une époque à l'autre, il n'en reste pas moins que la puissance militaire française est prise très au sérieux. L'étude comparée des campagnes militaires ayant pour théâtre le secteur géographique des Ardennes belges et françaises, illustre le destin d'une armée française érigée au sommet de sa réputation à la fin du Second Empire et annihilée 70 ans plus tard dans les décombres de la IIIe République. À l'heure où le continent européen est actuellement de nouveau le théâtre d'une guerre de haute intensité, il apparaît opportun d'analyser ce qui dans le passé, a conduit nos armées aux désastres d'août 1870, d'août 1914 et de mai 1940. L'armée française est-elle condamnée à ne pas savoir, ou ne pas pouvoir préparer et conduire une entrée en campagne, quelle que soit la période considérée ? Loin d'un réquisitoire acerbe, cet essai sous forme d'analyse triangulaire de ces trois opérations militaires décisives vise à décrypter les causes racines des vulnérabilités intrinsèques d'une armée dont l'immense majorité des officiers, des sous-officiers, des militaires du rang et du personnel civil, a toujours su montrer un exceptionnel courage dans les épreuves les plus tragiques.

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