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Les livres ne manquent pas qui dénoncent les méfaits planétaires de la cyberculture, qu'ils soient d'ordres psychologique, cognitif, sociétal... voire civilisationnel. Mais, sauf erreur, aucun n'aborde ce dont on parle dans cet essai, à savoir que pour les GAFAM la beauté du monde est, du point de vue commercial, un concurrent mortel qu'il faut éliminer à tout prix : en effet, qui contemple ne consomme pas et n'éprouve donc nullement le besoin d'acquérir les produits prétendument indispensables de la tech. En fait, il s'agit pour le consortium des écrans de programmer le désenchantement du monde. Et ce « crépuscule du regard », Cézanne, pressentant l'avènement du consumérisme, le prédisait, dans son Journal, par ces mots étranges et saisissants : « il faut se dépêcher de voir les choses car les choses sont en train de disparaître ». Pierre Strebel est agrégé de Lettres modernes, impétueux (puisque impetus c'est l'« élan », l'« attaque », voire le « choc »), karatéka et a toujours goûté des joies dans l'exercice du culturellement incorrect. C'est avec cet attelage composite qu'il s'est efforcé pendant des années de faire rire et frémir plusieurs générations de lycéennes et lycéens : « le gai savoir ».

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