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Dans « Causes occasionnelles et permanentes de la Guerre », Charles Rappoport offre une analyse percutante des mécanismes qui engendrent les conflits armés. Cet ouvrage, relevant de l'histoire politique et de la philosophie sociale, décortique les racines profondes de la guerre à travers une perspective marxiste rigoureuse. Rappoport distingue trois catégories de causes : générales permanentes, générales temporaires et immédiates. Il démontre que la guerre, loin d'etre un phénomène isolé, s'inscrit dans une continuité historique, chaque conflit portant en germe le suivant. L'auteur déconstruit l'illusion d'une « guerre pour mettre fin à la guerre », comparant ce raisonnement à l'idée absurde d'une « peste hygiénique ». Au coeur de son analyse, Rappoport identifie la lutte pour la propriété du globe et l'hégémonie comme causes fondamentales des conflits. Il explore comment le nationalisme, exacerbé par les classes dominantes, sert de dérivatif aux tensions sociales internes, reprenant ainsi une idée déjà présente chez Thucydide. L'ouvrage s'attaque également aux explications anecdotiques de l'histoire, rejetant l'idée que des incidents mineurs puissent à eux seuls déclencher des guerres majeures. Rappoport insiste sur l'importance des causes structurelles, s'inscrivant ainsi dans la tradition des études marxistes et de la théorie des conflits. Dans une perspective relevant de la sociologie militaire, l'auteur examine le rôle de la « paix armée » et des courses aux armements comme facteurs aggravants. Il critique vivement la diplomatie traditionnelle, la décrivant comme un art de rejeter la responsabilité de l'agression sur l'adversaire. Rappoport conclut en appliquant sa méthode d'analyse à la Première Guerre mondiale, démontrant comment les causes générales et les manipulations nationalistes ont conduit à ce conflit sans précédent. Son oeuvre reste d'une actualité saisissante pour comprendre les dynamiques géopolitiques contemporaines et les enjeux de la paix mondiale.

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