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Le mistral, compagnon habituel des habitants de la Provence et du Languedoc, est un vent violent venant du nord ou du nord-ouest, très froid en hiver, descendant la vallée du Rhône pour se jeter impétueusement sur la côte méditerranéenne. Il est dévastateur pour les cultures et attise les incendies. Selon un vieux dicton, il est considéré comme un des trois fléaux de la Provence : « Lou Parlamen, lou Mistrau e la Durènço soun li tres fièu de la Prouvènço. » S'il a la réputation d'être salubre et s'accompagne la plupart du temps d'un soleil vif, garantissant un bon moral (on le dit tueur de mélancolie), il est parfois très gênant pour les humains et les animaux, pouvant influencer le caractère de ceux qu'il perturbe par sa violence et sa durée - car il lui arrive de souffler plus de 130 jours par an -, en provoquant migraines, nervosité et agressivité, et c'est pourquoi on le dit tourmenteur et agaçant. Et c'est ainsi qu'il a été à l'origine de ce drame qui a endeuillé tout un village provençal, en excitant la jalousie, l'envie et le dépit, trois sentiments déplorables mais qui ont dressé deux familles l'une contre l'autre pendant deux siècles. Et quand tout sera un jour retombé dans l'oubli, le mistral continuera de souffler, comme il le fait depuis des millénaires, impassible et insensible aux malheurs des humains qu'il a provoqués.

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