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Les richesses d'Orient ont longtemps atteint l'Europe par la Route de la soie, Byzance puis Constantinople, Venise, ou par l'Egypte via la mer Rouge. Mais depuis les conquêtes arabo-musulmanes des VIIe et VIIIe siècles, ces routes sont soit coupées soit sous contrôle des Mahométains. Pour contourner ces obstacles, les nations européennes cherchent un nouveau passage vers les Indes et l'Orient lointain. Grâce aux progrès de la navigation, à la vision d'un princes et à la témérité de quelques marins d'exception, les Portugais, les premiers, osent se lancer vers le Sud dans l'Atlantique - la mer Océane. Les côtes du Maroc sont connues depuis l'Antiquité, mais la superstition et la peur règnent encore en cette fin de Moyen Âge, et le cap Noun et le cap Bojador (au sud d'Agadir) sont considérés les limites du monde, au delà desquels s'étend « la mer des ténèbres », parsemée de courants dangereux et de monstres marins. C'est l'infant Henri « le Navigateur » qui impulse une nouvelle ère et ses capitaines finissent par découvrir Madère et les Açores, dépasser les caps si redoutés et atteindre les îles du Cap Vert et les côtes d'Afrique noire en 1440. L'exploration vers le sud ne cessera plus et Bartholomeu Dias atteindra le Cap de Bonne épérance, la pointe sud de l'Afrique, en 1488. Dix ans plus tard, Vasco de Gama longera les côtes africaines de l'océan Indien, découvrira Zanzibar et réussira la longue traversée vers Calicut. Les Indes, enfin ! Par une nouvelle route maritîme. Les Portugais ne s'arrêteront pas là et après la prise de Malacca (l'île de Java) en 1510, ils atteindront enfin les îles Moluques - les célèbres îles à épices tant convoitées, en 1512. Cette période d'un siècle (1415 à 1512) est l'âge d'or des navigateurs portugais de la Renaissance, et Jean-François de la Harpe, un écrivain oublié du XVIIIe siècle, nous en raconte la passionnante histoire.

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