En 1963, Tjeerd Alkema quitte les Pays-Bas où il avait étudié aux Beaux-arts de La Haye pour Montpellier. Formé à la sévère école de la stéréotomie, il s'en éloigne rapidement pour arpenter les espaces urbains ou les paysages, muni d'une caméra super huit et d'un appareil photo. Au début des années 1970, membre du groupe d'avant-garde A.B.C. Productions, il participe à Montpellier et à Coaraze à des expositions qui rassemblent de nombreux artistes autour d'une volonté commune de rupture avec les cadres conventionnels en montrant des oeuvres hors de toute structure officielle de diffusion. À partir des années 1980, son travail se développe autour de recherches sur des constructions en perspectives multiples que ce soit dans des travaux plats ou en volume. Les anamorphoses de Tjeerd Alkema proposent au corps et à l'oeil une expérience qui démultiplie et relativise les points de vue et donc la perception de la réalité. Une étude sur les commencements de l'oeuvre dans les années 1970 par Maud Marron-Wojewodzki (conservatrice au musée Fabre de Montpellier) ; une autre d'Emmanuel Latreille (directeur du FRAC Occitanie Montpellier) sur le déploiement de l'oeuvre dans tous ses aspects et une troisième de Marie Cantos (membre de l'AICA) sur les dessins permettent d'appréhender 'ensemble du travail de Tjeerd Alkema. Une anthologie de textes critiques, un entretien et une bio-bibliographie complètent cette approche de l'oeuvre dans ses thèmes et son histoire.