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Ce récit autobiographique retrace l'expérience d'une jeune élève infirmière en psychiatrie dans les années 1980. Elle intègre un hôpital spécialisé alors en pleine transition, à une époque où la psychothérapie institutionnelle tente d'ouvrir l'asile vers la société. À travers des situations vécues dans différents pavillons, le texte expose avec lucidité la réalité du travail infirmier psychiatrique, entre soins, corvées, épuisement, violence institutionnelle et dérives autoritaires. Le regard porté sur les patients révèle une humanité souvent ignorée : des figures marquantes comme Marc, Armand ou Monsieur Dutor incarnent la souffrance, la solitude mais aussi des formes de poésie, de résistance ou d'absurde. La narratrice questionne les pratiques professionnelles, les effets de la chronicisation, les stéréotypes sur la folie, et dénonce les abus parfois banalisés par le collectif soignant. Elle évoque également ses doutes, ses révoltes silencieuses, ses émotions vives et les contradictions d'un engagement naissant dans un monde en perte de repères. Le récit oscille entre observation clinique, mémoire sensible et réflexion critique sur les logiques d'exclusion. Ce témoignage mêle récit de formation, chronique sociale et plongée introspective, en livrant une parole à la fois pudique et engagée sur la psychiatrie, les patients et le métier d'infirmier en secteur psychiatrique.

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