Quoi de plus pratique qu'un commandement divin pour abdiquer sa volonté ?

Une femme, un homme et un pays poussés dans l’horreur par l’avènement de l’Etat islamique. Bérénice est une archéologue française, pas très nette, dévoyée même, car receleuse d’antiquités et faisant marché avec des personnages parmi les plus troubles. Il suffira d’une bombe qui explose dans le café où  elle négocie ses acquisitions pour que prise dans les convulsions de cet événement, elle recueille la fille d’une réfugiée claquemurée derrière des barbelés. 

Asim est pompier. Exilé en Turquie, il est devenu fossoyeur et fabrique de faux passeports.  Aux morts enterrés dans son pays, il tente de redonner vie par la résurrection de leur nom. Maintenir une mémoire vive des familles entièrement décimées pour que rien ne se perde de leur souvenir est sa cause. 

Bérénice et Asim devaient se rencontrer pour retisser ce qui a été défait par la guerre.

Sans justice et sans mémoire, nous nous condamnons éternellement à être tour à tour victime puis bourreau. Pour briser ce cycle infernal, il ne nous faudra pas seulement triompher des combats, mais aussi de notre propre vengeance.

Ecouter les survivants, honorer les morts, pour que l’horreur se résorbe enfin en justice.

Par Pierre Cerfontaine