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« Ce soir-là, à chaque détonation, malgré les murs qui tremblent, les vitres qui vibrent, mon fils Walid, si petit, si confiant, esquisse un sourire spontané, et tape dans ses petites mains. Il croit que ce sont des feux d'artifice. J'essaye de plaisanter, de le faire rire. Ça marche. Quelques heures qui semblent s'enchaîner sans fin.Au cours de cette nuit interminable, j'éloigne les enfants des portes : on entend au travers les pleurs des voisins terrorisés. La peur est contagieuse. Le courage aussi l'est, et j'ai fait le choix du courage il y a quelques mois déjà. Je dois m'y tenir, même si je suis persuadé que cette nuit à Rafah est peut-être notre dernière. » Le matin du 7 octobre, la valise de Rami est déjà prête. Rami est Palestinien, journaliste francophone, il connait les conflits, et surtout il comprend rapidement quelle sera l'ampleur de la réponse israélienne. Son sac de secours contenant passeports, vêtements, médicaments et argent liquide n'est jamais bien loin, aussi parce que par-dessous tout Rami est un père de famille. Un père de famille à Gaza, d'un garçon de trois ans, Walid qu'il le faut protéger physiquement et psychologiquement.Alors le père décide de créer autour de ce petit garçon une bulle, dans laquelle la peur, l'angoisse et la tristesse n'auront pas leur place. Pour Walid, les bombardements seront applaudis, les drones ressembleront à s'y méprendre à des oiseaux en plein vol, lorsqu'il faudra courir derrière une charrette pour fuir jusqu'à Rafah le père criera « Tout ça est si drôle et amusant, mon fils ! C'est un spectacle rien que pour nous ! ». Et quand la famille s'installera à Deir El Balah, Rami surnommera leur tente de réfugiés "la villa". Et Walid sourit toujours. Déclaration d'amour universelle d'un père pour son fils, Gaza, Vie nous plonge dans le quotidien d'une vie de famille en temps de guerre. Un témoignage unique et précieux pour comprendre comment on élève, protège ceux qu'on aime lorsque tout s'effondre.

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