Pieter Aspe, un Simenon brugeois ?

« C’est beau, Anvers, quand même ! lâcha-t-il en s’arrêtant pile devant la statue du Brabo. Tu sais que cette statue porte le nom d’un légionnaire romain qui sauva Anvers d’un géant ? Ce type, un certain Druon Antigone, coupait la main à tous ceux qui refusaient de payer un droit de passage sur l’Escaut. Brabo ne n’est pas laissé faire. Il l’a tué, lui a coupé la main et l’a jetée à la flotte. La main, hand, jeter, werpen, d’où le nom de la ville en flamand, Antwerpen. Magnifique, non !? » Pour résoudre l’énigme d’un corps calciné, menotté au volant d’une voiture, le célèbre commissaire Van In quitte ses Duvel brugeoises pour des blondes anversoises. Pour une fois, Van In avance en terre étrangère, s’immerge dans les milieux interlopes anversois et découvre les dessous parfois sordides du cinéma. Le coupable sortira-t-il de son terrier ? En même temps, un hôpital anversois est victime d’un chantage odieux. S’introduisant dans les fichiers informatiques, un inconnu modifie les dossiers médicaux des patients, trompant ainsi les médecins quant aux médicaments à administrer, ce qui a pour conséquences de conduire les malades à la mort. Les deux affaires sont-elles liées ? Ces deux affaires sont d’autant plus corsées que Van In doit tenir compte des enquêteurs anversois sur les terres desquels il exerce ses talents de fin limier. L’auteur, Pieter Aspe, est devenu célèbre grâce à la série des enquêtes du commissaire Van In, qui mettent en scène les sympathiques policiers Pieter Van In et son adjoint Guido Versavel, ainsi que la procureure Hannelore Martens, qui s'éprend de Van In dans le premier roman. La plupart des histoires se déroulent à Bruges et sont l'occasion de découvrir la ville, ses arcanes et sa vie sociale. Alibi est le 18ème roman traduit en français de Pieter Aspe.

Par Pierre Cerfontaine